La Compagnie MARÉE BASSE
présente

D'après le poème de
Samuel TAYLOR-COLERIDGE
Écriture et Jeu
Cécile FEUILLET
Mise en Scène
Pauline MAREY-SEMPER
Coproduction
Compagnie MARÉE BASSE, (en cours de production...)
Soutien
Une commande du Village de CHÉDIGNY, (en recherche de soutien...)

Masques et scénographie
Diane MOTTIS et Julien PUGINIER
Costume
Marion MONTEL


Voici qu’un très vieux marin errant, emprunt de mélancolie, passe de villes en villages. D’ailleurs, que fait-il si loin du rivage ? Il attire à lui ses habitant.es, car son cœur brûle de raconter son histoire. Autrefois, il était capitaine d’un navire qui sillonnait toutes les mers, même les plus reculées. Quand, d’un geste inattendu, il abat un majestueux albatros qui les suivait, une terrible malédiction le frappe lui et son équipage…
Quelle est la nature de cette malédiction ?
Qui rencontrera-t-il sur sa route ?
Comment rentrera-t-il enfin chez lui ?
La compagnie Marée Basse aime à explorer les répertoires qu'offrent les horizons bleus. Cette fois, elle s’empare du poème fantastique de Samuel Taylor Coleridge, ode à la nature et à ses merveilles, pour l’adapter en tous lieux.
“ Comment un navire, après avoir passé la Ligne, fut poussé par des tempêtes vers les régions froides du Pôle Sud , et comment de là il fit route vers les Latitudes tropicales de l’Océan Pacifique ; et des choses étranges qui lui advinrent ; et de quelle manière le Vieux Marin revint dans sa patrie. “

La Ballade du Vieux Marin est un long poème maritime divisé en sept parties. La narration est celle du marin lui-même qui, condamné à l’errance, attire à lui un jeune homme qui se trouvait sur sa route pour lui raconter son histoire surnaturelle. L’art du conteur a donc une place centrale : « c’est un conte de revenant ». Cependant, dans le poème en lui-même, le personnage principal n’a pas de caractère distinct, ni dans sa profession de marin, ni en tant qu’être humain. C’est pourquoi, dans cette adaptation, j’ai décidé d’en faire le capitaine du vaisseau, portant la responsabilité de son équipage et de la bonne tenue du chemin ; et qui plus est, un capitaine en prise à des tourments inspiré des angoisses voire d’une forme de dépression. Il passe par des épreuves telles que toute espèce d’individualité sont à jamais abolis. C’est l’état d’un homme pendant un cauchemar, dont une des particularités les plus effrayantes est que la conscience de son moi l’abandonne. Le Capitaine n’agit pas, mais il est agit constamment ; sa seule action fiévreuse sera de tuer l’Albatros qui portera malheur au reste de l’équipage.
Le Marin qui raconte l’histoire au présent du spectateur, du fait qu’il a été mêlé à des événements surnaturels, a bien acquis en effet une manière de dire, un regard, un aspect, étranges et surnaturels. C’est ce qui offre au poète une grande liberté d’écriture, car il peut combiner ensemble le fantastique, l’horreur, le mystique et la réflexion philosophique. C’est aussi un poème sensoriel, « qu’il faut sentir, aimer, méditer. » Le langage du vieux matelot est tantôt rapide et impétueux comme la tempête qui pousse le navire, puis il a une solennelle lenteur pour peindre le calme. La Ballade du Vieux Marin est une aventure maritime qui aurait pu inspirer les plus grandes sagas littéraires et du cinéma du XXIè siècle, comme Pirate des Caraïbes, ou la thématique du retour chez soi du Seigneur de Anneaux de JRR Tolkien.
J’ai fait le choix de garder des morceaux du poème en les mêlant à un langage de conte qui invente et développe certains détails de l’histoire, et ce pour rendre le poème accessible à tous•tes.


Ce vieil homme qui marche de village en village, traîne derrière lui tout un barda, dans lequel se trouve la mémoire son histoire. Ce vieux fou n’est mué que par une chose : partager à tout prix son récit. Le temps de son histoire, son cœur est moins triste et son âme moins lourde. C’est la transmission orale qui encore fait tenir debout cette vieille personne, meurtrie par la vie.
À l’aide de masques expressifs, la comédienne endosse tour à tour tous les rôles. Munie de son concertina, elle chante et accompagne le texte de son instrument. Elle nous fait voyager : de l’immensité de l’océan à l’enfermement de la cale d’un bateau, du grand sentiment de liberté maritime à l’enfermement paranoïaque de son esprit. De l’extrême bonheur au plus grand des désespoirs. Le spectacle, l’être humain qu’il est, se retrouve dans ces questionnements humains et métaphysiques.
La scénographie, composée des bagages du voyageur, est mobile, astucieuse, les jeux de lumière sont intégrés directement aux objets qu’il trimballe péniblement.
À la manière du conte ancestral, cette histoire disparaît aussi vite qu’elle est apparu, laissant au spectateur un sentiment de mirage.
Cette épopée tout-terrain peut se jouer sous forme de ballade contée pour un village, sur un bateau de la Loire, chez l’habitant•e, dans un théâtre ou sous un préau ; l’histoire pourrait se raconter d’un traite ou en distinguant les trois épisodes par des entractes.




